Transport de marchandises : les biocarburants représentent-ils l’avenir ?
On appelle « biocarburants » les carburants qui sont issus de biomasse. Ils peuvent être élaborés avec une matière première animale, végétale ou à base de déchets récupérés. Dans certains cas, on les utilise également comme des additifs qui viennent compléter – voire progressivement remplacer – nos énergies fossiles. Il s’agit d’un sujet de plus en plus médiatisé, au cœur des préoccupations écologiques aussi bien du côté des transporteurs routiers de marchandises que de leurs clients. Peut-on vraiment généraliser le recours aux biocarburants ces prochaines années ? Représentent-ils l’avenir ? Nous partageons quelques éléments de réflexion avec vous !
D’où viennent les biocarburants des transporteurs routiers ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire spontanément, le terme « biocarburant » ne fait pas référence à une ressource biologique. Le préfixe « bio » renvoie à la matière première utilisée pour fabriquer ces carburants : il peut s’agir d’huile de colza (B100), d’huile de palme ou d’huile de tournesol par exemple (parfois usagées).
Au-delà de cette filière huiles et dérivés (graisses animales), on trouve également des biocarburants à base d’alcool. C’est le cas du bioéthanol qu’on élabore avec des sucres, de l’amidon, de la cellulose ou de la lignine hydrolysée. Les recherches en cours portent également sur des carburants gazeux, bien que ceux-ci soient encore difficiles à utiliser concrètement pour les professionnels du transport.
Aujourd’hui à un statut de développement embryonnaire, les biocarburants se développent dans certaines mesures. Par exemple, 50 % des ventes de carburant dans les stations-essence françaises concernent le SP95-E10. Celui-ci contient jusqu’à 10 % de bioéthanol, produit avec des sucres de betteraves ou l’amidon des céréales.
Bien qu’ils ne représentent pas une énergie dominante dans notre mix, les biocarburants restent une source d’énergie complémentaire intéressante, qui va dans le sens de l’indépendance énergétique dont notre société a besoin – en plus des objectifs de réduction de l’empreinte carbone. Sur un autre plan, le développement de ces alternatives permet aussi de créer de nouveaux débouchés agricoles sur notre territoire, ce qui contribuerait à booster notre économie. C’est le cas avec le B100, énergie reposant sur du colza 100 % français.
Les biocarburants font partie de la stratégie de décarbonisation de DGS Transports. Aujourd’hui, nous assurons 50 % de nos livraisons parisiennes avec des véhicules Oleo100. Afin de mieux exploiter cette ressource, nous avons installé deux cuves de B100 en 2020, ce qui représente une capacité de plus de de 50 000 litres.
Les biocarburants permettent-ils vraiment de mieux préserver la planète ?
Afin de savoir dans quelle mesure les biocarburants sont bénéfiques pour l’environnement, plusieurs études sont en cours. Le bilan de chaque énergie reste extrêmement difficile à réaliser, car il faut s’intéresser à chaque étape de la production – des premières cultures à l’usage final. On doit par exemple tenir compte des énergies utilisées dans le cadre de la production, des engins agricoles mobilisés, des engrais nécessaires et des besoins en arrosage de chaque espèce.
En ce sens, on peut obtenir un bilan très positif avec le bioéthanol à base de canne à sucre, car c’est une culture peu exigeante qui représente un impact carbone très faible. La production de ces énergies coûte parfois plus cher que le gazole (les huiles, par exemple, demandent un vrai investissement). Mais elle peut rester attractive pour les entreprises grâce aux dispositifs mis en place par les pouvoirs publics, comme les aides fiscales.
La production et le choix de biocarburants reposent sur des critères exigeants : on vérifie la qualité de leur bilan carbone, mais aussi l’attractivité de leurs prix, le tout dans l’optique de toujours valoriser les meilleures solutions.
Le B100 répond aux objectifs de réduction de l’empreinte carbone et d’utilisation d’un carburant attractif : il est français et donc 100 % local, on n’augmente pas l’empreinte carbone liée à des transports sur de longues distances. Avec le B100, nous parvenons déjà à économiser chaque année 500M€ d’importation de soja, un plus bénéfique pour la planète et l’économie. Une énergie facile à mettre en place, qui présente en plus l’avantage d’avoir une autonomie similaire à celle du gazole.